Les Émirats arabes unis ont condamné 57 Bangladais à de lourdes peines de prison pour avoir protesté contre leur gouvernement sur le territoire émirati, où les manifestations sont interdites, ont rapporté lundi des médias d’Etat.
Trois d’entre eux ont été condamnés à la prison à vie, 53 autres à dix ans de prison chacun et un à onze ans pour avoir organisé et participé à des rassemblements dans les Émirats arabes unis, a indiqué l’agence de presse Wam, alors que des troubles meurtriers secouent le Bangladesh.
Les autorités émiraties n’ont pas précisé quand et où les manifestations incriminées ont eu lieu, ni combien de personnes y ont participé. Mais cette annonce intervient alors que le Bangladesh se remet de plusieurs jours de troubles meurtriers qui se sont répandus dans tout le pays.
Les affrontements entre étudiants et policiers au Bangladesh ont fait cette semaine plus de 120 morts.
Ces protestations posent un défi de taille au régime autocratique de la Première ministre Sheikh Hasina, 76 ans, qui dirige le pays depuis 2009 et a été réélue en janvier pour son quatrième mandat consécutif.
Les manifestations, quasi-quotidiennes depuis début juillet, avaient au départ pour unique revendication une réforme des règles de recrutement dans la fonction publique, mais avec leur répression, c’est désormais la fin du mandat de Mme Hasina que réclament les dizaines de milliers de jeunes Bangladais.
Les Emirats arabes unis sont peuplés principalement d’expatriés, dont beaucoup viennent d’Asie du Sud et travaillent comme ouvriers. Les Bangladais constituent le troisième plus grand groupe d’expatriés dans le pays, après les Pakistanais et les Indiens, selon le ministère des Affaires étrangères local.
Cet Etat du Golfe riche en pétrole, interdit les manifestations non autorisées de même que l’homosexualité et la critique des dirigeants ainsi que les discours à même de provoquer ou d’encourager des troubles sociaux.
La diffamation ainsi que les injures verbales et écrites, sont passibles de poursuites judiciaires. Le code pénal du pays criminalise également le fait d’offenser des Etats étrangers ou de compromettre les liens avec eux.

























