D’ici 2024, le marché des technologies spatiales en Afrique sera de 10 milliards de dollars. Les pays du continent se préparent à intégrer ce marché en développant une expertise qui devrait être profitable à l’enseignement et à la recherche.
Le projet de création de l’Agence spatiale rwandaise (RSA) a été voté le mardi 9 mars 2021, par la Chambre des députés, u n an après son approbation par le président Paul Kagame.
D’après le rapport du comité de la Chambre sur l’éducation, la technologie, la culture et la jeunesse, chargé d’examiner le projet, la RSA sera d’un grand apport dans le développement du pays, notamment dans les domaines de l’agriculture, l’urbanisme, les interventions d’urgence et les prévisions météorologiques. Le même rapport classe les universités dans la liste des principaux bénéficiaires de la structure.
« Au nombre des premiers bénéficiaires des activités de l’Agence spatiale rwandaise (RSA), le comité identifie les universités locales, l’Institut national de la statistique du Rwanda (NISR), l’Autorité rwandaise de gestion de l’environnement (REMA) et l’Autorité rwandaise de gestion et d’utilisation des terres (RLMUA), entre autres», lit-on.
La création de cette Agence intervient alors que le Rwanda a déjà une expérience dans le domaine spatial. Le pays a lancé son premier satellite en 2019 en collaboration avec le Japon. Pour sa seconde expérience, il a sollicité l’expertise anglaise. Il s’agissait alors d’un satellite destiné à renforcer le système éducatif. Baptisé Icyerekezo, il avait pour rôle de fournir l’Internet dans les écoles.
Les avantages pour les universités d’utiliser les technologies spatiales sont considérables. D’abord, elles favorisent l’apprentissage en ligne par satellite en facilitant l’accès aux plateformes de formation. Une aubaine à un moment où l’enseignement à distance est devenu plus qu’une simple nécessité, mais un impératif. Les données collectées et traitées par l’Agence seront également d’une grande importance pour l’avancement de la recherche scientifique.
Pour que le Rwanda bénéficie au maximum de ces services de l’espace, il doit se constituer une ressource humaine qualifiée. A ce propos, la RSA une fois en activité aura comme tâche de préparer les jeunes aux compétences en matière de technologie spatiale. Selon les informations du média rwandais KT Press, un programme sera mis en œuvre pour permettre à plusieurs Rwandais de suivre des formations en la matière aux Etats-Unis et en Israël.
Le défi ici est de se constituer une expertise nationale et continentale dans le domaine afin de se positionner sur ce marché dont la valeur devrait dépasser les 10 milliards de dollars, d’ici 2024.
Vanessa Ngono Atangana