(Agence Ecofin) – Le moringa est convoité pour ses qualités nutritionnelles, cosmétiques et médicinales. Au Kenya, l’entrepreneure d’origine camerounaise Jeanne Margaux Ngo Yockbag s’est servie de cette plante pour bâtir son empire. Ses produits distribués sous le label Me Moringa For Life, sont sollicités partout dans le monde.
Dans la ville de Msambweni au Sud-Ouest du Kenya se trouve une ferme biologique de moringa qui s’étend sur une superficie de 32 acres. Dénommée Me Moringa For Life, cette entreprise agricole est l’une des plus grandes exploitations du pays. Après la cueillette, les feuilles sont lavées à l’eau, stérilisées, puis séchées avant d’être soumises à un contrôle de qualité dans un laboratoire d’analyse. La poudre obtenue après broyage est conditionnée pour la commercialisation. Parmi les produits écoulés sur le marché de consommation, des thés, des super aliments et des soins cosmétiques.
C’est en 2012 que la Camerounaise Jeanne Margaux Ngo Yockbag, s’est découvert une passion pour cette plante. Elle s’associe à Manfred Schmitt pour mettre sur pied une unité de production et de transformation au Kenya, après ses voyages en Chine, en Inde et en Europe où elle découvre les bénéfices de la médecine ayurvédique et les multiples bienfaits du moringa.
« Notre objectif est de fournir des produits biologiques à base de feuilles de moringa sur le marché, d’une manière sûre, traçable, innovante et écologique. Les certifications aux normes biologiques UE, NOP et JAS reflètent l’engagement de notre approche qualité à la fois au niveau de la ferme et au niveau de la transformation », renseigne-t-elle sur la plateforme de l’entreprise.
Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, l’intérêt pour les super aliments est grandissant en raison de leurs bienfaits sur notre santé. Le moringa, grâce à sa valeur nutritive élevée, suscite un grand intérêt. Selon Global Market Insight, la filière a généré 5,5 milliards de dollars en 2018, et devrait atteindre 10 milliards d’ici 2025. L’usage de cette plante dans les secteurs alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques constitue une véritable opportunité pour des entrepreneurs comme Jeanne Margaux.
En plus de prouver que les produits africains peuvent respecter les normes, standards et réglementations techniques internationaux, Me Moringa For Life s’est également engagée à être au cœur de l’économie de la ville de Msambweni. L’initiative contribue à la création d’emplois au sein de la communauté, et sensibilise également sur les vertus et la portée socioéconomique du moringa.
Comme toute entreprise, Moringa For Life doit faire face à une concurrence de plus en plus forte. Toutefois, les fondateurs misent sur l’aspect biologique de leurs produits.
« La plupart de nos concurrents mélangent de nombreux ingrédients chimiques et utilisent le marketing pour vendre. Nous cultivons tous les ingrédients nous-mêmes, suivant les principes de l’agriculture organique. Tous nos produits sont certifiés bio à l’international et n’ont aucun additif artificiel », a expliqué Jeanne Margaux.
Me Moringa For Life exporte ses produits en Europe, en Asie et aux États-Unis. Grâce à cette initiative, plus d’une centaine d’emplois ont été créés à Msambweni. Pour développer l’entreprise, Jeanne Margaux Ngo Yockbag a mis sur pied une chaîne d’approvisionnement regroupant les petits producteurs locaux, une stratégie qui permettra de passer d’une capacité de production mensuelle de 3 tonnes à plus de 40 tonnes.
Aïsha Moyouzame