À l’approche des élections présidentielles prévues en 2025, le Cameroun est confronté à une détérioration rapide de l’environnement des libertés numériques. Les organisations Paradigm Initiative (PIN) et Civic Watch ont tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé le 15 avril 2025, soulignant une augmentation préoccupante des violations des droits numériques dans le pays.
PIN rapporte une intensification des efforts gouvernementaux visant à restreindre la dissidence, contrôler l’information et intimider les professionnels des médias ainsi que les acteurs de la société civile. Des campagnes de désinformation coordonnées, impliquant des comptes fictifs sur les réseaux sociaux et des opérations d’influence étrangères, ont été identifiées.. Ces initiatives cherchent à discréditer les partis d’opposition et à manipuler la perception publique du processus électoral.
Les deux organisations exhortent l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) et les opérateurs de téléphonie mobile à faire preuve de transparence totale concernant toute demande gouvernementale de coupure d’Internet ou d’accès aux données des utilisateurs. Ils insistent également sur l’importance de garantir un accès équitable aux infrastructures numériques, en particulier dans les zones rurales et mal desservies.
Dans le cadre de l’initiative Digital Rights and Elections in Africa Monitor (DREAM), PIN et Civic Watch ont organisé un atelier de deux jours à Yaoundé, réunissant journalistes et professionnels de la communication. L’objectif était de sensibiliser aux droits numériques, de renforcer les compétences en vérification des faits et de promouvoir un environnement numérique sûr, ouvert et stable pendant le processus électoral.
‘Gbenga Sesan, directeur exécutif de PIN, encourage vivement les jeunes Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales et à participer activement au processus démocratique. Il souligne que la démocratie dépend de la participation électorale et appelle à une vigilance accrue pour contrer la désinformation et les discours de haine en ligne.