Centrées animation, développement web, robotique, IA ou encore design de mode, ces inventions offrent des solutions aux problèmes pressants du continent. Le bootcamp organisé au Cameroun par l’ONU a regroupé des filles et jeunes femmes de plusieurs pays, en présentiel et en ligne.
Près de 8 500 jeunes femmes âgées de 12 à 25 ans et originaires de toute l’Afrique ont participé au Connected African Girls’ Coding Camp, à la fois sur place à Buea, Douala et Yaoundé au Cameroun, et en ligne. Le bootcamp s’est déroulé sous la tutelle d’experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de l’UNWOMEN, en collaboration avec le ministère camerounais des Postes et des Télécommunications. Au terme de cette formation intense qui s’est achevée vendredi dernier, plus de 70 projets innovants ont été développés en seulement 10 jours.
Les différentes innovations offrent des solutions pratiques à une série de problèmes allant des soins de santé à la gestion du trafic routier, dans le contexte de l’économie en expansion et en intégration de l’Afrique. Parmi ces projets, un système intelligent de feux de circulation appelé Auto Feux, conçu par le groupe Iron Girls.
La technologie contrôle les automobilistes aux principaux carrefours en fonction du flux de circulation plutôt que du décompte automatique habituel du système d’éclairage tricolore. Elle vise à décongestionner les voies plus rapidement et plus efficacement. Le système comporte une caméra qui enregistre les coordonnées des contrevenants et les transmet en temps réel à un tableau de bord de la police.
Autre projet innovant, un électrocardiogramme à domicile abordable appelé « Energyce », conçu par le groupe Rotech. Il utilise une batterie alimentée par dynamo pour aider les patients cardiaques à faire des exercices légers tout en surveillant leur santé, et sans dépendre d’un système d’approvisionnement en énergie basé sur le réseau. Des innovations dans le domaine de la mode, de la gestion des déchets ou encore de l’intelligence artificielle ont également été pensées par d’autres groupes de filles.
Le bootcamp permet non seulement d’autonomiser les jeunes femmes et filles en facilitant leur intégration dans des domaines technologiques, mais contribue aussi au développement socioéconomique des pays africains à travers la création d’emplois et d’entreprises.
« Ce que nous avons vu du camp, c’est un mouvement de jeunes femmes leaders passionnées et prêtes à changer le destin de leur communauté, de leur pays et de leur continent. Elles ont seulement besoin d’être correctement chaperonnées et de bénéficier d’un environnement favorable à l’épanouissement de leurs projets », a fait savoir Antonio Pedro, qui dirige le bureau de la CEA pour l’Afrique centrale.
Les projets, qui sont encore en phase de peaufinage, seront présentés lors d’une foire de l’innovation à une date qui sera annoncée à Yaoundé.
Aïsha Moyouzame