Un véritable héro des temps modernes tant son parcours est atypique et inspirant, parsemé d’obstacles bravés a l’aide d’un courage et d’une détermination hors normes.
Francis Ngannou , The predator , est devenu champion du monde des poids lourds de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), la plus prestigieuse ligue d’arts martiaux mixtes (MMA) au monde, dans la nuit du 27 au 28 mars 2021 à Las Vegas ceci face à l’Américain Stipe Miocic. Une revanche pour ce Camerounais dont la vie a été une longue série d’épreuves depuis sa plus tendre enfance, celui qui est champion du monde dans la catégorie poids-lourd est un peu considéré comme l’homme le plus fort du monde, le tout premier africain et originaire du Cameroun titré dans ce sport.
Originaire de Batié petite commune de l’ouest du Cameroun, aine d’une famille trois frères et une sœur. Le champion du monde de 34 ans a connu une enfance assez précaire dans des conditions familiales sensibles, peu stable à cause du divorce de ses parents; Il a travaillé dans des mines de sable pendant de nombreuses années, puis comme chauffeur de moto-taxi, comme il l’a toujours dit «Je n’ai pas eu d’amis d’enfance, parce que je n’avais pas le bon profil. Qu’avais-je à offrir ? Parfois, j’avais envie de parler, mais il n’y avait personne. Je n’allais pas me torturer avec ça. Alors je me suis dit qu’on pouvait vivre sans amis.».
A ses 22 ans il découvre la boxe anglaise, un sport de combat violent et Convaincu qu’un meilleur sort l’attend en Europe, il se lance dans un périlleux voyage vers le vieux continent en 2012. Il traversera partout à tour de nombreux pays parmi lesquels Niger, Algérie, Maroc qu’il décrira plus tard en ces termes « Les barbelés de Melilla, je ne pourrai jamais les oublier », confesse-t-il à Info Migrants. De ces nombreuses tentatives, Ce n’est qu’au bout de sa septième tentatives qu’il parviendra à traverser la Méditerranée jusqu’en Espagne.
Quelques années plus tard il se retrouve à Paris où il dort pour la plupart du temps dans un parking qui le sert d’abris et de ce fait par manque de travail dû a sa condition de sans domicile fixe. Son mental de vainqueur lui permet de ne pas sombrer et de se maintenir toujours malgré sa situation difficile, refusant de s’apitoyer sur son sort il livrera ces termes lors d’une interview « À un moment, j’ai décidé de ne plus être la victime de la vie, de ne plus subir mais de faire face, de combattre, et j’ai pris des initiatives. Quand je suis arrivé en France, c’était l’occasion tant rêvée de me réaliser », cet esprit de conquérant va lui permettre de se surpasser et de traverser cette saison de sa vie.
Dans sa recherche d’un lieu où s’exercer et pratiquer sa passion il trouvera alors une salle de boxe qui se trouve dans l’est parisien, de là Il y rencontre Didier Carmont qui, ému par son histoire, décide de l’aider. Ce dernier, qui présente le potentiel du Camerounais l’encourage toutefois à se lancer en MMA.
Le champion du monde fait ses débuts dans la plus importante organisation mondiale d’arts martiaux mixtes, l’Ultimate Fighting Championship communément appelé ‘’UFC’’ le 19 décembre 2015. On l’appelle “le prédateur.” à cause de ses multiples exploits dans cet univers violent des sports de combat il a notamment eu 16 combats desquels il a eu 13 victoires, Jusqu’à ce titre de champion du monde par KO à la deuxième reprise face au tenant du titre américain.
Le Camerounais signe son premier contrat avec l’Ultimate Fighting Championship (UFC) en 2015. La Ligue américaine a la main sur le business du MMA et l’image de ses combattants. Le 27 mars 2021, Francis Ngannou s’impose avec brio et ainsi prend sa revanche sur Miocic, sur son parcours en s’imposant avec son titre de champion du monde poids lourd.
Tout le monde pourrait s’inspirer de ses phrases qui decrivent son parcours et sa force de combat telles que: « Je dis toujours que je n’ai pas eu l’occasion d’aller au bout de ma scolarité et de faire de grandes études. Mais la vie s’est chargée de me préparer à vivre ce que je vis actuellement. La vie m’a renversé, bousculé, pour me permettre de faire face aux situations les plus extrêmes. Au point qu’aujourd’hui, je n’ai plus peur d’un obstacle. ».
Dans le pays, de nombreux fans de sports ainsi que des citoyens de tout bord rêvent déjà du retour de celui qui a défié les affres du désert, comme voyageur clandestin, pour réaliser son rêve. Un rêve que porte nombre de jeunes de sa génération, pour la plupart désœuvrés et en quête de nouveaux repères.
Tatiane Farelle Maawa