Attendu à l’Assemblée générale de l’ONU, le président américain déroute ses partenaires comme ses rivaux. La politique étrangère américaine se résume dorénavant à un mot, à un homme: Trump.
À coups de messages diffusés sans préavis sur son compte Twitter, parfois en contradiction avec les précédents, entre déclarations fracassantes et initiatives spectaculaires, rarement suivies d’effets, Donald Trump a créé un système inédit de gouvernement. Les conseillers et les institutions naguère chargés de définir et de mettre en œuvre la politique extérieure américaine ont pratiquement perdu toute influence. Leur expertise n’est quasiment plus écoutée par un président qui suit plus ses propres instincts que n’importe lequel de ses conseillers.
Trois ans après son élection, alliés comme adversaires des États-Unis tentent toujours de déchiffrer les intentions du président américain le plus imprévisible de l’histoire contemporaine.
Ses contradictions aussi. Comme sur chaque grand dossier, un ancien tweet a refait surface à l’annonce de la rencontre à venir avec Kim Jong Un. Daté du 1er octobre 2017, à un moment où le chef de la diplomatie évoquait l’éventualité de discussions directes avec Pyongyang. « J’ai dit à Rex Tillerson, notre merveilleux secrétaire d’Etat, qu’il perdait son temps à essayer de négocier avec Little Rocket Man… »
Pour le moins atypique, la méthode Trump peut-elle s’avérer payante sur des dossiers internationaux dans l’impasse depuis des années ? Trop tôt pour le dire même s’il faut constater qu’elle n’a pas, à ce stade, abouti à des résultats tangibles.
Au-delà de la Corée du Nord, l’autre dossier emblématique sur lequel le président républicain se targue de pouvoir avancer est le conflit israélo-palestinien.
« Honnêtement, je pense que c’est quelque chose qui n’est peut-être pas aussi difficile que ce que les gens pensent depuis des années », lançait-il en mai, lors d’une rencontre à la Maison Blanche avec Mahmoud Abbas.
Dix mois plus tard, le processus est plus moribond que jamais et les dirigeants palestiniens, exaspérés par la proximité de Trump et Netanyahu, assurent ne plus vouloir entendre parler de la médiation américaine.
Reste que plus de 400 jours après sa prestation de serment, Donald J. Trump ne donne aucun signe d’une volonté de basculer vers une approche diplomatique plus conventionnelle.
« Le président Trump a été élu, en partie, parce qu’il est prêt à emprunter des voies très très différentes de ses prédécesseurs », soulignait jeudi soir un responsable de l’administration, quelques heures après l’annonce d’une rencontre à venir qui a stupéfait le monde.