Les violences liées au genre sont encore très nombreuses en Afrique. Comme solution, les Congolais Didier Bacigale et Amisi Musada ont mis au point une application d’alerte et d’assistance aux victimes dénommée SOS Secours.
Alors qu’il était encore étudiant et après avoir constaté que sa voisine victime de violences conjugales récurrentes n’était aidée par personne, Didier Bacigale a décidé d’œuvrer contre les violences faites aux femmes. Il a travaillé à concevoir une application avec Amisi Musada et ensemble, ils ont créé SOS Secours. Les deux hommes partagent un objectif commun, celui de contribuer à la protection des femmes contre les violences sexuelles ou sexistes en RDC.
Leur start-up Yangu a vu le jour en 2019, grâce au Hackathon RDC Droits Humains organisé par Internews, qu’elle a remporté avec SOS Secours. D’après eux, la RDC enregistre chaque jour en moyenne 1 000 cas de violences basées sur le genre. Grâce à leur application, il est désormais possible de prévenir ce fléau, et de signaler en cas de danger. L’utilisatrice secoue son téléphone 5 fois et aussitôt, une alerte et une géolocalisation sont envoyées par message aux proches et à un réseau d’associations locales partenaires de SOS Secours.
Au-delà de l’aide aux victimes, l’application devrait permettre aux différents acteurs qui interviennent sur ce problème d’avoir accès à des informations actualisées. « Les organisations qui interviennent ont des problèmes d’accès à l’information, et surtout aux statistiques. Il y a peu de statistiques mises à jour, on est obligé de se fier à celles des structures sanitaires, alors que tous les cas n’y sont pas enregistrés », a expliqué Amisi Musada.
En quatre années, le duo d’entrepreneurs a réussi à nouer de nombreux partenariats, avec entre autres Internews RDC, l’Institut Français de Bukavu, ainsi que des associations comme Femme au Fone et l’AFEM. Pour le moment, l’application est opérationnelle dans la seule province du Sud-Kivu où est basée Yangu. Les fondateurs cherchent à présent à collaborer avec des entreprises de télécommunications pour des alertes via messagerie.
We Are Tech Africa renseigne aussi qu’ils souhaitent aussi élargir les usages de SOS Secours, par exemple aux cas d’agression armée.