L’opposant camerounais sera jugé finalement par le tribunal militaire de Yaoundé, aux côtés de plusieurs de ses partisans, pour « insurrection et hostilité contre la patrie » malgré l’appel des avocats.
Les avocats de l’opposant avaient alors fait appel, contestant la compétence du tribunal militaire au motif que cette juridiction ne peut pas juger des civils. La Cour d’appel ne s’est pas jusqu’ici prononcée mais d’après le dernière nouvelle l’appel des avocats n’a pas du tout abouti, ce qui reviens a un procès devant l’instance militaire.
Le procès du principal opposant camerounais Maurice Kamto, écroué depuis janvier, débutera le 6 septembre devant un tribunal militaire de Yaoundé, a annoncé mercredi à l’AFP son avocat et responsable de son parti. Après la condamnation à la prison à vie pour « terrorisme » et « sécession » du leader sécessionniste Julius Sisiku Ayuk Tabe le 20 août dernier, par le même tribunal militaire, les supputations vont bon train pour ce qui concerne la sentence que pourrait connaître Maurice Kamto. Julius Sisiku Ayuk Tabe et neuf de ses partisans avaient été arrêtés en janvier 2018 à Abuja, la capitale du Nigeria, base arrière de plusieurs mouvements séparatistes camerounais, avant d’être transférés à Yaoundé – leur extradition a depuis été jugée illégale par la justice nigériane. Julius Sisiku Ayuk Tabe, 54 ans, qui s’était autoproclamé en 2017 « président » de l’« Ambazonie », l’État que les séparatistes de la minorité anglophone veulent fonder, ne reconnaît pas l’autorité du tribunal chargé de les juger. Leur avocat a dénoncé une « parodie de justice » et n’a pas encore indiqué s’ils allaient faire appel.
Arrivé en deuxième position lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, l’opposant Maurice Kamto avait été arrêté, ainsi qu’environ 150 personnes, à la suite d’une manifestation le 26 janvier 2019 à l’appel de son parti, le Mouvement pour la renaissance du cameroun, qui considérait la victoire de Paul biya, au pouvoir depuis 1982, comme un « hold-up électoral ».
Plusieurs dizaines de soutiens et partisans de l’opposant seront jugés en même temps que lui, selon l’avocat. Le 11 juillet, un juge d’instruction du tribunal militaire avait décidé du renvoi pour un procès devant cette juridiction de 104 personnes, dont Maurice Kamto.
Loic Gabin k