En 2023, le gouvernement sud-africain a négocié un accord visant à rehausser les salaires des agents publics. Dans ce cadre, les provinces sont contraintes de contribuer pour couvrir les défaillances de paiement du gouvernement national, ce qui affecte l’investissement dans l’éducation.
Le ministère de l’Education de la province du Cap-Occidental en Afrique du Sud, David Maynier, a annoncé sa décision de se séparer de 2407 enseignants. Les responsables du ministère ont expliqué que cette décision avait été prise en raison des coupes budgétaires imposées par le gouvernement.
« Nous nous trouvons dans cette situation parce que nous sommes lésés par le gouvernement national, qui ne couvre que 64 % du coût de l’accord salarial négocié au niveau national, laissant à la province le soin de financer les 36 % restants. Malgré la mise en œuvre d’une réduction budgétaire drastique de 2,5 milliards de dollars, notamment sur l’administration, les programmes scolaires et les infrastructures, nous sommes toujours confrontés à un déficit budgétaire de 3,8 milliards de dollars au cours des trois prochaines années », explique David Maynier, dans un communiqué publié le vendredi 30 août.
Cependant, le ministère a précisé que cette suppression d’emploi n’est pas à assimiler à des licenciements ou à des réductions d’effectif, mais qu’il s’agit de postes contractuels qui ne seront pas reconduits à la fin de leur contrat le 31 décembre prochain.
Dans la province, des consultations seront menées avec les responsables d’établissements pour déterminer les enseignants qui seront frappés par la mesure. Après quoi, le redéploiement du personnel restant permettra de combler les vides des postes vacants.
Pour les syndicalistes, cette mesure affaiblira encore plus le système éducatif, sachant que la province fait déjà face à un déficit d’enseignants. Une situation qui s’étend à tout le pays, où le déficit national est évalué à 31 000 enseignants, selon le ministère de l’Education nationale.
La province du Cap-Occidental n’est pas la seule touchée par les coupes budgétaires. La décision du gouvernement national de ne pas financer entièrement l’accord salarial de 2023 a provoqué une crise fiscale pour les départements de l’éducation à travers le pays. D’autres provinces, à l’instar de celle du Cap, ont également envisagé de réduire les effectifs enseignants. Les provinces du KwaZulu-Natal, du Gauteng, du Mpumalanga, du Cap-Occidental et du Nord-Ouest sont celles qui ont le plus souffert. Ces dernières ont entrepris plusieurs mesures, telles que la cessation des recrutements et la limitation des transports pour les élèves.
Vanessa Ngono Atangana