Cinq mois : telle est la sanction imposée par la Fédération internationale de judo à l’encontre du serbe Nermanja Majdov. La Fédération lui reproche d’avoir fait un signe de croix avant de monter sur le tatami pour les huitièmes de finale aux Jeux Olympiques de Paris.
C’est pour « violation des codes religieux » que la Fédération a décidé de suspendre le champion du monde de judo. L’article trois du code d’éthique stipule que les compétiteurs n’ont pas le droit de « montrer d’objet, de geste ou de mouvement religieux d’une forme ostentatoire avant, pendant ou après le combat ».
Malgré cette interdiction formelle, Majdov est coutumier du fait dans les compétitions. Il avait d’ailleurs déjà reçu des avertissements pour ce même motif en 2018 et 2022.
Suspendu, le judoka n’a plus le droit de participer pendant cinq mois aux compétitions mais aussi aux séances d’entraînement et activités préparatoires.
Le judoka s’est exprimé sur son compte Instagram à la suite de cette décision. Il a déclaré ignorer qu’il pouvait être puni pour ce geste mais également qu’il ne s’excuserait pas « pour son baptême ».
« Le Seigneur m’a tout donné tant pour moi personnellement que pour ma carrière. Il est le numéro 1 et j’en suis fier. Et cela ne changera en aucun cas.
De nombreuses voix se sont élevées contre cette sanction qui apparaît comme un prétexte. Certains soupçonnent en effet que le serbe ait plutôt été sanctionné pour son attitude lors des Jeux Olympiques où il a fortement contesté les décisions arbitrales.
De son côté la Fédération a publié un communiqué rappelant que cette sanction intervenait bien après une série de rappels à l’ordre de Majdov pour le même type d’incidents. La Commission disciplinaire rappelle que :
« La FIJ respecte et apprécie de manière égale toutes les cultures, nationalités, religions et orientations de tous ses membres, y compris, mais sans s’y limiter, les athlètes. Nos règles concernant l’affichage de signes religieux ou autres sont strictement liées au terrain de jeu qui est un espace dédié exclusivement au judo et où seuls les signes et règles spécifiques au judo sont affichés, de manière égale pour tous. »
De son côté, l’athlète serbe indique profiter de ces cinq mois pour se reposer :
« Nous nous reposerons jusque-là puis nous reviendrons avec l’aide de notre Seigneur Jésus Christ vers de nouvelles victoires. »
Herveline Urcun