TUNIS, 26 septembre (Reuters) – Les autorités algériennes ont rétabli jeudi l’obligation de visa pour les ressortissants marocains entrant dans le pays, a rapporté l’agence de presse officielle APS, accusant son voisin d’abuser de l’exemption de visa pour permettre à des activités criminelles de franchir la frontière, dans une nouvelle mesure contre Rabat.
Les deux pays avaient levé l’obligation de visa il y a une vingtaine d’années.
Le Maroc n’a pas encore commenté cette mesure. Un différend sur le statut du Sahara occidental est au cœur de la détérioration des relations entre les deux pays. Le Maroc considère le Sahara occidental comme son territoire, tandis que l’Algérie accueille et soutient le Front Polisario, qui cherche à y créer un État indépendant.
L’Algérie a déclaré jeudi que le Maroc avait abusé de l’exemption de visa pour « organiser à grande échelle des réseaux de crime organisé et de trafic de drogue et d’êtres humains ainsi que l’immigration clandestine et des actes d’espionnage », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères cité par l’APS. Elle a également accusé le Maroc d’envoyer des espions « sionistes » détenteurs de passeports marocains sur le territoire algérien. Le communiqué n’a fourni aucune preuve à l’appui de ces accusations.
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en 2021, accusant son voisin d' »actes hostiles », notamment de soutenir un groupe séparatiste dans la région de Kabylie. L’Algérie a ensuite interrompu le flux d’un gazoduc vers l’Espagne via le Maroc, interdit à tous les avions marocains de traverser son espace aérien et boycotté les ports marocains. Le Maroc a déclaré à plusieurs reprises que l’Algérie n’avait pas raison de rompre ses relations et a qualifié ces accusations d’absurdes.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré en 2023 que les relations avec le Maroc avaient atteint « le point de non-retour ».