Perçue comme la carte d’identité des entreprises en milieu professionnel, la carte de visite sur papier a encore la peau dure à l’ère des nouvelles technologies. Mais une start-up camerounaise, Taaply, s’est donné pour objectif de moderniser cet outil de communication en proposant une version numérique unique qui permet de mieux organiser son réseau.
La start-up camerounaise Taaply a créé une carte de visite digitale regroupant toutes les informations des professionnels. Elle propose une application qui numérise, gère, synchronise et regroupe les cartes de visite de plusieurs utilisateurs. Noms, fonction, adresse mail, numéro de téléphone, photos, sont autant d’informations envoyées sur le téléphone de son interlocuteur instantanément. Cofondée par Lekel Asonganyi, elle a pour objectif de proposer une version plus adaptée à l’ère des nouvelles technologies.
Taaply est parti du problème selon lequel il peut être difficile d’organiser toutes les cartes de visite reçues lors des rencontres professionnelles. D’un autre côté, 80% des cartes en papier sont jetées dès la première semaine. La carte de visite classique prend plus de temps et d’argent, mais aussi, utilise plus de papier et d’encre.
« Avec le passage au numérique, je pense que l’Afrique bénéficiera énormément de la numérisation des cartes de visite, ce qui réduira son empreinte carbone et aidera l’environnement », a déclaré Lekel Asonganyi.
Les jeunes professionnels qui sont des adeptes des nouvelles technologies favorisent les cartes à QR code et cherchent à numériser au maximum ces échanges. En outre, le développement d’un marché d’applications en tout genre propose des solutions pour faciliter la gestion des contacts. Le support virtuel s’est avéré particulièrement efficace en période de coronavirus, les mesures barrières ayant favorisé le passage progressif du papier au numérique.
Toutefois, l’utilisation d’une carte de visite numérique pourrait dépendre du domaine dans lequel on travaille. La carte numérique peut affecter les relations en fonction de son interlocuteur, en particulier dans les milieux où de nombreux professionnels n’ont pas encore connaissance des cartes numériques, et auront de ce fait beaucoup de mal à retrouver les informations de leurs contacts virtuels. Par ailleurs, le fait que les cartes de visite virtuelles nécessitent pour la plupart des applications pour être envoyées induit de disposer d’une connexion internet pour pouvoir l’échanger, ce qui rendrait les échanges difficiles en cas de déplacement par avion ou autre endroit sans accès à internet.
Mais dans une époque de durabilité et d’efficacité, la carte de visite virtuelle permet un gain de temps et constitue un geste pour la planète. Lancée en août 2020 au Cameroun, Taaply compte déjà plus de 400 clients, et a annoncé via les réseaux sociaux une expansion au Tchad, le 12 janvier.
A présent, le cofondateur Lekel Asonganyi et son équipe finalisent des contrats de distribution et des accords de franchise en vue de proposer le produit sur d’autres marchés tels que le Togo, le Nigeria, le Kenya, la Belgique et le Canada, au fil de l’année 2021.
Aïsha Moyouzame