La manifestation de ce samedi 31 août a dégénéré. Vendredi, des leaders de l’opposition ont été arrêtés. Donald Trump a appelé Pékin à agir «avec humanité» à l’égard des contestataires.
Des milliers de militants prodémocratie hongkongais ont bravé samedi 31 août l’interdiction de manifester et sont descendus dans les rues de l’ex-colonie britannique, au lendemain de l’arrestation de plusieurs figures du mouvement, avant que la police ne tente de les disperser avec des gaz lacrymogènes et le canon à eau.
Les manifestants ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre, près du siège du gouvernement, tentant d’enfoncer les barrières, alors que des dizaines de milliers de personnes défilaient dans d’autres quartiers de l’ex-colonie britannique.

«Reprendre Hong Kong, la révolution de notre temps», ont scandé les manifestants dont certains étaient vêtus de noir, la couleur emblématique du mouvement.
La police a fait usage d’un produit bleu tiré depuis un canon à eau sur les manifestants, vraisemblablement pour les marquer et les repérer. Des médias locaux rapportent que ce colorant doit permettre d’identifier ensuite les suspects.
La tension est montée en fin d’après-midi, quand un petit groupe de radicaux a attaqué avec des pierres et des cocktail Molotov des policiers disposés autour du complexe abritant les institutions hongkongaises et notamment le Conseil législatif (LegCo), le « Parlement » local qui avait été mis à sac le 1er juillet. Ils ont brièvement réussi à enfoncer les barrières protégeant le LegCo, avant d’être promptement repoussés par les forces de l’ordre à grand renfort de lacrymogènes.
Plus tard dans la journée, des manifestants ont incendié une énorme barricade non loin du quartier général de la police. Ils ont utilisé des panneaux de plastique et des sièges arrachés des gradins d’un terrain de sport à proximité pour construire ce barrage au milieu de la rue, avant d’y mettre le feu.
C’est en citant les échauffourées de dimanche dernier, parmi les plus graves depuis le début de la contestation en juin, que la police avait justifié la décision d’interdire la manifestation de ce samedi. Les autorités ont cependant averti la population contre le risque de «graves perturbations».
Pour contourner l’interdiction, des appels avaient été lancés à organiser sur l’île des rassemblements religieux, qui ne nécessitent pas les mêmes autorisations. Et en début d’après-midi, plusieurs milliers de personnes étaient notamment réunies dans un stade du quartier de Wanchai (centre).

En prévision de heurts, la police a érigé de nouvelles barrières autour du Bureau de liaison, qui regroupe les antennes du gouvernement central chinois dans l’ex-colonie britannique. Elle a également déployé des canons à eau.
En plus de l’interdiction de manifester, la mouvance prodémocratie était samedi sous le choc du coup de filet de la veille, dans lequel cinq militants de premiers plans et trois députés ont été interpellés : Cheng Chung-tai, Au Nok-hin et Jeremy Tam.