Dans le même temps, le président américain a dit porter, avec effet immédiat, à 125% les droits de douane contre les produits en provenance de Chine, amplifiant la guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.
« Du fait du manque de respect de la Chine à l’égard des marchés mondiaux (…), j’augmente les droits de douane sur la Chine à 125% », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social. Le président américain ajoute par ailleurs que « dans le même temps, du fait de la volonté de plus de 75 pays de négocier », il autorise « une pause de 90 jours et des droits réciproques substantiellement réduits durant cette période, de 10%, également effectifs immédiatement » pour les autres pays.
Donald Trump a dit par la suite qu’il « n’imaginait pas » devoir augmenter une nouvelle fois les droits de douane américains visant les produits chinois, au-delà de ce seuil. De son côté, le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a de nouveau dénoncé la Chine pour justifier d’une nouvelle hausse des droits de douane contre Pékin voulue par Donald Trump. « La Chine est l’économie la plus déséquilibrée de l’histoire moderne et ils sont la principale source des problèmes commerciaux des États-Unis et, en effet, ils sont un problème pour le reste du monde », a-t-il déclaré à la presse devant la Maison Blanche, estimant que les droits de douane américains avaient entraîné l’envoi massif de produits chinois à bas prix vers l’Europe.
La Chine réplique avant cette nouvelle augmentation
Ce revirement intervient en plein tumulte financier dans le monde. La dette américaine elle-même a été chahutée. Les États-Unis avaient commencé il y a quelques heures seulement, à 4 heures TU, à prélever des surtaxes douanières sur les produits de 60 partenaires commerciaux, avec un taux de 20% par exemple sur les produits européens et de 24% sur les marchandises japonaises, et avec un traitement déjà particulièrement brutal de la Chine (104%).
La deuxième puissance mondiale avait répliqué du tac-au-tac, annonçant qu’elle porterait ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non pas à 34% comme initialement prévu, à partir de jeudi 10 avril à 12h01 heure chinoise (04h01 TU). « Nous continuerons à prendre des mesures fermes et vigoureuses pour sauvegarder nos droits et intérêts légitimes », avait prévenu un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.
Jour de riposte pour l’Union européenne
Visée depuis mi-mars par des droits de douane américains de 25% sur l’acier et l’aluminium, l’Union européenne a adopté, mercredi 9 avril, ses premières mesures de riposte, contre plus 20 milliards d’euros de marchandises « made in USA » soigneusement sélectionnées : soja, volaille, riz, bois, motos… Elle avait laissé entendre que d’autres mesures devant répondre aux droits américains de 20% imposés sur l’ensemble de ses marchandises pourraient être révélées la semaine prochaine.
L’Union européenne s’était toutefois dite prête à suspendre ses droits de douane « à tout moment » en cas d’accord « juste et équilibré » avec Washington. Une précision apportée avant que le président américain ne fasse marche arrière.
La bourse de New York, qui avait plongé ces derniers jours à cause de la guerre commerciale déclenchée par la Maison Blanche, a immédiatement bondi à l’annonce de cette pause. Le Nasdaq a gagné plus de 10%. Le cours du pétrole, déprimé par les risques de récession, est reparti à la hausse.