Les rescapés de Bafoussam essaient de se ressaisir malgré leur douleur. Entre peine, deuil et peur, ils sont nombreux à avoir que leurs larmes pour s’exprimer.
« J’ai perdu mes meilleures amies et ma famille », témoigne Juliette
Dans une maison, une rescapée a été trouvée. Elle s’appelle Juliette. Elle s’était refugiée dans une maison voisine à la sienne au quartier Gouache. Elle a perdu connaissance, à force de se lamenter. Dans ce drame, elle a perdu Son époux, sa belle-mère ainsi que ses enfants.
Elle raconte : « nous étions déjà endormis. Je suis commerçante, je me couche toujours très tôt avec les enfants pour me réveiller à 4h du matin afin de faire la cuisine parce que je vends de la nourriture dans une école primaire de la place. Je ne sais vraiment pas ce qu’il s’est passé. J’ai seulement senti comment la maison s’effondrait sur nous. J’ai poussé des cris et appelé à l’aide. Tout était noir autour de nous. Je suis péniblement passée entre les débris de planches et autres gravats, pour me retrouver miraculeusement dehors. Il faisait toujours noir. A l’extérieur, j’ai vu que la terre avait recouvert une partie de la maison. Je suis sortie seule, toute la famille est restée coincée». Encore tourmentée par cette nuit mortelle, Juliette poursuit en sanglot : « J’ai perdu ma famille, mes meilleures amies ; elles ont été surprises dans leur sommeil. »
« Tous mes enfants sont morts », confie Biaise
Un autre rescapé, Biaise Mbankeng tremble encore. Assis au pied de la porte d’une maison non loin du lieu du drame, il est encore sous le choc. Il confie en pleurs : « Dans la nuit de lundi à mardi, aux environs de 23h,je sens le sol trembler, parce qu’il pleut sans arrêt. Je vais dans la chambre des enfants, à ma sortie, il y a un coupure intempestive d’électricité. J’entends un énorme bruit, la tôle de l’arrière de ma maison s’effondre, la terre s’affaisse de partout. Coincé dans le noir, je ne sais pas ce qu’il se passe, je tâtonne puis je retrouve le chemin de la porte. Une fois à l’extérieur de ma case, des cris de détresse retentissent, des enfants et des adultes demandent de l’aide à tue-tête. Il fait toujours noir, je suis troublé. C’est 2h plus tard que je réalise qu’une catastrophe vient de survenir ». Il ne reverra plus ses enfants tous morts.
On ne reconnait plus les demeures. L’essentiel des maisons ont été détruit. Les rescapés regardent avec tristesse et impuissance ce décor macabre.
actucameroun
