Le 30 août dernier, le Social & Inclusive Business Camp, un programme conçu par l’Agence française de développement, lançait officiellement sa 6ème édition, en accueillant les 43 entrepreneurs de la cohorte 2022 parmi plus de 380 candidatures à travers tout le continent africain. Ces jeunes pousses accèdent ainsi à un programme complet dont l’objectif est de les préparer au changement d’échelle et qui inclue formation, mentorat, échanges entre pairs et rencontres avec des investisseurs, notamment lors de la 6ème édition d’EMERGING Valley, sommet dédié à l’innovation africaine qui se tiendra le 29 novembre 2022 à Marseille. Actifs dans des secteurs variés (agro-alimentaire, développement durable, énergie, éducation, santé…) ces entrepreneurs, dont plus de la moitié sont des femmes, ont en commun des parcours inspirants et porteurs d’espoir, à travers leur engagement entrepreneurial pour répondre à des problématiques sociales et environnementales concrètes. La startup ghanéenne Sommalife fait partie de cette cohorte 2022.
Sommalife, une entreprise sociale dont la mission est de soutenir les revenus et l’impact des productrices de karité en Afrique.
Christina Mawuse Gyisun, CEO de Sommalife, explique : « Je suis une entrepreneuse innovatrice sociale et m’intéresse à l’amélioration des moyens de subsistance des petits exploitants agricoles. J’ai plus de cinq ans d’expérience au sein d’organisations de développement, notamment la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et Agriculture Finance Consultants (AFC) Gmbh. Je suis aussi titulaire d’une licence en communication pour le développement au Ghana. À la GIZ, j’ai facilité la formation d’agents de vulgarisation agricole sur les pratiques agricoles intelligentes face au climat, notamment sur les semences améliorées, la culture sans labour et d’autres principes d’agriculture de conservation. J’ai utilisé mes compétences en communication pour le développement afin de concevoir du matériel pédagogique de sensibilisation pour les écoles du nord du Ghana, dans le cadre d’une stratégie visant à modifier le comportement des jeunes afin qu’ils soient résilients face au climat. J’ai, en outre, facilité la création de vidéos promotionnelles mettant en avant des femmes exceptionnelles et leurs contributions à la résilience climatique au sein de la chaîne de valeur agricole. »
Christina Mawuse Gyisun a grandi dans la région la plus pauvre du Ghana (région de l’Upper West) et a fait l’expérience directe de la pauvreté avec sa famille et a occupé des emplois qui l’ont rapprochée des femmes agricultrices. Elle souligne : « Je me suis demandée pourquoi ces femmes travaillent dur, produisent des aliments pour nourrir le monde et restent malgré tout pauvres. J’étais encore plus perplexe en constatant que la forte présence des organisations non gouvernementales et les programmes d’aide n’apportait pas de changements durables dans les moyens de subsistance de ces femmes. Pour aider ces femmes à sortir de la pauvreté, j’ai donc fondé Sommalife en 2020, une entreprise sociale dont la mission est de soutenir les revenus et l’impact des productrices de karité du nord du Ghana. J’ai décidé d’utiliser l’entrepreneuriat pour réduire la pauvreté rurale en donnant des ressources aux petits exploitants pour qu’ils deviennent des propriétaires d’entreprises durables tout en ayant un impact positif sur leur environnement. «
Sommalife s’appuie sur la technologie pour ressourcer plus de 18 000 agricultrices du nord du Ghana, et leur a ainsi permis de gagner 18 % de revenus supplémentaires par rapport aux marchés locaux. La startup vise à faire passer les petits exploitants ruraux au-dessus du seuil de pauvreté, en leur permettant de gérer leur propre entreprise de manière durable. Christina Mawuse Gyisun ajoute : « Je veux m’assurer que lorsque les rapports économiques mondiaux seront publiés, mes districts ne seront plus les plus pauvres. Ma région, l’Upper West Region, ne devrait plus être la plus pauvre du Ghana. Mon pays et les autres pays d’Afrique de l’Ouest ne devraient pas toujours être au bas de l’échelle. »
Christina Mawuse Gyisun assume des objectifs de développement ambitieux : « Je veux diriger mon équipe pour renforcer notre impact au Ghana et l’étendre à d’autres pays d’Afrique occidentale. Ce que nous avons fait avec notre programme d’accès au marché l’année dernière avec plus de 2 000 femmes, gagnant 18% de revenus supplémentaires, nous voulons le reproduire et augmenter le nombre de femmes à 20 000 d’ici la fin de cette année. En outre, nous accordons une place importante à la conservation dans nos activités, en aidant les communautés locales à planter et à gérer des arbres à karité à maturité précoce. Nous voulons qu’elles deviennent des agents de conservation. Grâce à notre logiciel, il est facile pour nos partenaires d’investir dans des projets de conservation et d’obtenir des rapports très précis et opportuns. Ainsi, toute organisation ou individu intéressé peut me contacter. »
Le programme Social & Inclusive Business Camp pour améliorer mes compétences et atteindre mes objectifs commerciaux
À propos de sa participation au programme SIBC, Christina Mawuse Gyisun déclare : « J’attends des formations et du coaching du SIBC d’améliorer mes compétences techniques et de leadership afin de gérer mon entreprise avec succès et d’en étendre l’impact pour atteindre davantage de communautés rurales en Afrique de l’Ouest. J’espère pouvoir me connecter à un réseau d’experts et de mentors expérimentés pour y parvenir. En outre, j’espère que le programme me mettra en contact avec des investisseurs et des bailleurs de fonds, afin de lever des fonds pour financer les besoins en ressources de mon entreprise. J’espère également m’engager auprès d’autres entrepreneurs pour m’inspirer et partager mes connaissances et mon expérience pour inspirer d’autres jeunes chefs d’entreprise. »
Un témoignage de Christina Mawuse Gyisun, CEO de Sommalife du Ghana .
EMERGING Valley, un événement pour rencontrer des partenaires financiers
Christina Mawuse Gyisun participe à la 6ème édition d’EMERGING Valley le 29 novembre prochain. Elle espère y rencontrer des investisseurs et des bailleurs de fonds, afin de lever des fonds pour financer les besoins en ressources de son entreprise.