Parmi les 27 médailles, dont 9 en or glanées par l’Afrique aux Mondiaux de Doha, les athlètes kenyans en ont trusté 11, dont 5 en or. Résultat : leur pays est 2e au tableau final des médailles.
« J’ai été impressionné par le niveau général des concours et des courses, assure, à contre-courant, stéphane caristan consultant athlétisme sur Eurosport. Certains chronos, comme celui de Timothy Cheruiyot sur l’épreuve du 1 500 mètres, sont effarants. Avec un tel niveau de performance, ces championnats ont été les plus relevés depuis longtemps. » Malgré les vives critiques au sujet de l’organisation qatarienne (conditions météo éprouvantes pour les courses à l’extérieur du stade, affluence très faible…), l’ex-champion d’Europe du 110 m haies (1986) salue les « conditions exceptionnelles, à l’intérieur du stade », qui ont permis aux athlètes de s’illustrer.
En ce qui concerne les résultats africains, c’est une vieille habitude qui ne change pas : le Kenya est tout en haut du tableau des médailles (11 podiums, 5 titres), écrasé par les Etats-unis (29 breloques, 14 en or), mais devant la Jamaïque, la Chine et son rival local : l’Éthiopie (8 médailles, dont 2 en or). Un bilan satisfaisant pour les deux pays d’Afrique de l’Est, qui font jeu égal avec leurs performances de 2017, alors que plusieurs de leurs leadeurs (Elijah Manangoi, Almaz Ayana, Genzebe Dibaba…) étaient absents en raison de blessures.
Encore et presque toujours le match Kenya-Ethiopie
Au Kenya, un champion en cache toujours un autre : en remportant le 1 500 m à une vitesse ahurissante, Timothy Cheruiyot a fait oublier l’absence du champion en titre Manangoi. Comme traditionnellement, c’est le fond et le demi-fond qui ont permis au Kenya de remporter 5 médailles d’or. Chez les hommes, Conseslus Kipruto a remporté le 3 000 m steeple d’un minuscule centième devant l’Éthiopien Lamecha Girma et le Marocain Soufiane El Bakkali (seule médaille pour le Maroc). Si le Kenya est dauphin des États-Unis, c’est grâce à ses athlètes féminines : Hellen Obiri (5 000 m) et Beatrice Chepkoech (3 000 m steeple) ont remporté l’or, comme Ruth Chepngetich, héroïne du marathon disputé en pleine nuit par 40 °C et 75 % d’humidité. Sans la domination de Sifan Hassan, l’Éthiopienne naturalisée néerlandaise et titrée sur 1 500 et 10 000 m, sa dauphine Faith Kipyegon aurait pu permettre à la délégation kenyane de retrouver Nairobi avec un bilan encore meilleur que deux ans auparavant à Londres.
Classique de l’athlétisme mondial, le match Kenya-Ethiopie a été remporté à deux reprises par le second cité : Lelisa Desisa a dominé le marathon devant son compatriote Mosinet Geremew et le Kenyan Amos Kipruto. Après plus de deux heures d’efforts, les trois médaillés sont seulement séparés par 11 secondes ! L’Éthiopie signe aussi un doublé sur le 5 000 avec Muktar Edris et Selemon Barega.