Ces dernières années, le prix de l’essence a plus que doublé au Soudan, avec un impact sur les transporteurs par tricycle (Tuk-Tuk). L’opportunité pour Mohammed Samir de proposer une alternative avec ses engins électriques.
À Khartoum, la capitale du Soudan, le moyen de locomotion motorisé le plus utilisé demeure les tricycles, localement appelés « Tuk-Tuk ». Le secteur du transport se retrouve néanmoins en difficulté avec un prix du carburant en hausse depuis des mois déjà. Mohammed Samir, à la tête d’une entreprise d’assemblage de tricycles dans le pays, a trouvé une alternative en l’énergie électrique.
Son modèle de tricycle n’intègre pas de moteur à combustion et se déplace grâce à une batterie électrique rechargeable. Il arbore aussi un panneau solaire pour une alimentation continue. « Nous avons pensé que le faible accès à l’électricité rendrait les conducteurs incapables de recharger (leurs véhicules). Le système de panneaux pour le tuk-tuk permet d’augmenter la distance parcourue de 50% », a affirmé l’entrepreneur, sur Africanews.
Cette solution permet aussi de lutter contre la pollution et les émissions de gaz carbonique dues aux Tuk-tuks à essence. « Ces engins réussissent à atteindre trois des objectifs de développement durable. La réduction de la pauvreté, la santé et le bien-être, grâce à la réduction des émissions de gaz », fait-il savoir.
Passer à la conception de tricycles électriques n’a pas été chose aisée. Le montage nécessite une quantité conséquente d’énergie, notamment pour les travaux de soudure. Or, l’accès à l’électricité au Soudan demeure un véritable problème. Selon des données de la Banque mondiale datant de 2020, seulement 55,6% de la population du pays avait accès à l’électricité. L’autre difficulté est celle de l’acquisition des plaques solaires, dont les prix ne sont pas toujours accessibles.
Mohammed Samir a donc eu du mal à mettre sur pied son usine. Mais les économies réalisées par les premiers utilisateurs de ses engins électriques semblent avoir créé un cercle vertueux. Selon des médias soudanais, il aurait déjà vendu une douzaine de tricycles.