Organisé par l’Unesco, l’OIF, la CEDEAO, l’UEMOA et le gouvernement de la République du Togo, le Symposium d’Aneho réunira les ministres francophones de l’économie numérique, le réseau des institutions en charge de la Francophonie en Afrique de l’Ouest (RESIFAO), le Centre des hautes études du Ministère français de l’Intérieur (CHEMI), l’Université de Lomé, mais aussi des startuppers, des opérateurs privés et des bailleurs internationaux. Plus d’une centaine de participants sont attendus dans la ville d’Aného, fief de Cina Lawson, la très active ministre du numérique du Togo.
« L’Intelligence artificielle est devenue un des grands enjeux de ce siècle. Toutes les grandes entreprises du monde de la Tech sont engagées sur les problématiques de l’IA, sous l’impulsion des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Son évolution combinée à celles de la robotique, de l’éducation, de psychologie, de l’informatique des objets, de la blockchain et de la génétique va profondément bouleverser nos sociétés et l’Afrique ne doit pas rater le virage numérique », explique Eric Adja, Directeur du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest (BRAO) de l’OIF, en charge de la coordination du symposium d’Aneho et de la mise en place de l’AFRIA (Agence francophone pour l’Intelligence artificielle).
« Parce que les enjeux de l’IA sont aussi d’ordre politique, social, éthique, économique, juridique : investir dans l’IA et développer une réflexion critique est devenu un impératif non seulement pour les Etats, les organisations internationales, mais aussi pour les entreprises et les universités qui anticipent le monde de demain », poursuit-il.
Le défi est de taille pour échapper à la « cybercolonisation » de l’Afrique qui passera par la mutualisation des expertises locales, soutenue par des fonds de financement africains et internationaux qui lui permettront de mettre en adéquation la recherche africaine avec son économie. Car force est de constater que l’Afrique reste aujourd’hui « invisible » sur la carte mondiale de l’IA.