Chaque jour, des milliers de kilos de cheveux humains se retrouvent dans les poubelles après coupe. En Tanzanie, des étudiants ont réussi à en faire un engrais, améliorant ainsi la production des agriculteurs de la ville d’Arusha.
Cutoff Recycle, entreprise de fabrication d’engrais agricoles à Arusha en Tanzanie, utilise comme matière première des cheveux humains. En effet, ces derniers contiennent une grande quantité de kératine, de carbone, d’oxygène et surtout d’azote. Des éléments constituant des nutriments qui aident les plantes à se développer et à se renforcer.
C’est après 3 mois passés dans des laboratoires à tester différentes méthodes, que Jackson Ojungu et son collègue Mtanzania David Denis (photo), tous deux étudiants, ont fini par opter pour un traitement à l’hydroxyde de potassium. Ils assurent que leur engrais sous forme de liquide peut être utilisé par les agriculteurs pour leurs cultures. La production d’un litre d’engrais liquide nécessite seulement 50 grammes de cheveux mélangés à de l’eau et à l’hydroxyde de potassium. Le produit ainsi obtenu est vendu pour l’équivalent de 80 centimes d’euros.
Outre la fabrication d’engrais, les cheveux humains sont utilisés dans de nombreux autres domaines. Faire barrage contre les marées noires, ou encore, alimenter les circuits électriques, ces restes représentent une véritable matière première utile pour de nombreuses entreprises. Si leur recyclage et leur utilisation demeurent encore peu répandus, ils peuvent s’avérer précieux et constituer une nouvelle économie verte.
Dans le cas de l’agriculture par exemple, ils sont particulièrement efficaces pour le compost. Pour les agriculteurs, cette méthode respectueuse de l’environnement et moins coûteuse présente en plus de ces avantages, des résultats satisfaisants. Le producteur de tomates Fabian Mukazibila s’est déjà associé à l’entreprise, déclarant que sa production avait augmenté de 25 %.
A ce jour, Cutoff Recycle compte déjà environ 8 clients réguliers. Les fondateurs travaillent à présent à obtenir une certification biologique afin de vendre leur engrais à base de cheveux humains à plus grande échelle.
Aïsha Moyouzame