Pour lutter contre la pollution plastique dans son pays, Gerald Ndashimye a fondé Eco Ways Uganda. Sa start-up emploie une centaine de personnes et rémunère de nombreux agents impliqués dans le recyclage de ces déchets en tables et poteaux.
Eco Ways Uganda, start-up spécialisée dans le recyclage de déchets plastiques, a établi des points de collecte à Kampala, Wakiso et Mukono, ainsi que dans d’autres parties du pays. Son service consiste en la collecte de sacs et bouteilles mis au rebut, pour les transformer en nouveaux produits tels que des tables de pique-nique et des poteaux de clôture.
Gerald Ndashimye, le promoteur, s’est lancé dans cette aventure avec pour objectif de garder l’environnement propre. Son idée est rapidement passée de l’activité d’un seul homme à une start-up qui emploie aujourd’hui plus de 100 personnes, dont des jeunes mères. Il a ainsi vu sa passion se transformer en une véritable entreprise pourvoyeuse d’emplois et de revenus pour les populations locales.
Si des lois sont en place pour lutter contre la pollution plastique, le problème persiste et a des répercussions sur l’environnement. Rien qu’à Kampala, les habitants produisent 350 tonnes de déchets solides dont 12 à 15 % sont des plastiques. Pire encore, une grande partie de ces déchets qui finissent dans des décharges à ciel ouvert n’est pas recyclée.
Pour l’autorité locale en charge de la gestion de l’environnement, la mise en place de mesures plus strictes comme le paiement d’une lourde amende par les entreprises concernées, ou encore des mesures incitatives comme l’achat d’ordures auprès des populations seraient efficaces contre la mauvaise gestion du plastique.
Le recyclage de déchets plastiques par Eco Ways Uganda présente un enjeu considérable pour la protection de l’environnement. La fabrication d’un seul poteau de clôture permet de récupérer en moyenne 500 bouteilles.
« Un poteau de clôture est constitué de 11 kilos de plastique, et si l’on considère par exemple, les bouteilles de soda ou d’eau, il y a 47 bouteilles dans un kilo, donc environ 500 bouteilles par poteau de clôture », explique Gerald Ndashimye.
Son prochain projet consiste à trouver un moyen d’empêcher les plastiques de se déverser dans le lac Victoria. Pour ce faire, il installe des filets sur tous les principaux canaux de drainage afin de récupérer les déchets avant qu’ils n’atteignent le lac. Toutefois, Gerald Ndashimye doit encore faire face à de nombreux défis, notamment les conditions de travail des collecteurs qu’il emploie, et qui sont souvent harcelés lors de leurs descentes sur le terrain.
Aïsha Moyouzame