Avec cette consécration, Mohamed Mbougar Sarr devient le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à remporter ce prestigieux prix littéraire. C’est aussi un symbole puisque l’œuvre primée s’inspire du destin tragique du Malien Yambo Ouologuem, premier vainqueur africain du prix Renaudot.
L’Académie Goncourt a dévoilé, mercredi 3 novembre, le lauréat 2021 du plus prestigieux prix littéraire français et l’un des plus importants au monde. C’est l’écrivain Mohamed Mbougar Sarr (photo) qui est sacré cette année pour son roman La plus secrète mémoire des hommes, paru aux éditions Philippe Rey/Jimsaan.
« Je suis évidemment très, très heureux, très honoré et j’exprime toute ma gratitude au jury tout d’abord et j’exprime aussi mes félicitations et mes pensées à tous les candidats qui auraient pu aussi avoir ce prix », a réagi dans la foulée le Sénégalais de 31 ans, plus jeune vainqueur du Prix Goncourt depuis 1976.
Son roman, largement encensé par la critique qui a d’ailleurs prédit sa victoire, est inspiré du destin tragique de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, premier vainqueur africain du prix Renaudot en 1968, pour son roman Le Devoir de violence. Tout un symbole donc, puisque Mbougar Sarr est le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à recevoir le Goncourt.
La plus secrète mémoire des hommes aborde des thèmes comme la colonisation, la Première Guerre mondiale et le génocide juif au cours de la Seconde Guerre mondiale. L’œuvre a pour personnage central un écrivain sénégalais contemporain installé à Paris, Diégane Latyr Faye, qui cherche à retrouver T. C. Elimane, l’auteur discrédité d’un livre culte publié en 1938 et aujourd’hui pratiquement disparu.
Rappelons que le vainqueur du Goncourt reçoit un chèque symbolique de 10 euros. Mais la renommée liée à l’obtention de ce prix assure à son auteur des ventes chiffrées à des centaines de milliers d’exemplaires pour l’œuvre primée.
Emiliano Tossou