Plusieurs activistes ont été entendus mardi dans le cadre d’une commission sur la Chine. Ils espèrent que les États-Unis pourront faire pression sur Pékin, qui dénonce une «ingérence étrangère».
Le militant prodémocratie Joshua Wong, devenu le visage du mouvement de contestation qui ébranle Hongkong depuis mars dernier, et la chanteuse Denise Ho, aujourd’hui censurée en Chine continentale pour son engagement politique, ont été entendus mardi devant une commission du Congrès américain. Ils «espèrent […] un soutien bipartisan» concernant un projet de loi sur les «droits de l’Homme et la démocratie à Hongkong». Cette loi doit «renouveler l’engagement historique des États-Unis à soutenir les libertés et la démocratie à Hongkong à un moment où son autonomie est de plus en plus menacée».
«Un appel à la démocratie»
Joshua Wong a déclaré que «Pékin ne devrait pas s’en sortir gagnant sur tous les fronts, en récoltant les bénéfices économiques du prestige de Hongkong dans le monde tout en éradiquant notre identité sociopolitique». Hongkong est une plateforme financière majeure qui bénéficie à l’économie chinoise. Alors que la Chine dénonce ce projet de loi comme étant une ingérence étrangère, la chanteuse Denise Ho s’en est défendue: «Ceci n’est pas un appel en faveur d’une ingérence étrangère. […] C’est un appel en faveur de la démocratie».
Wong, qui craint que Pékin décrète l’«état d’urgence» et autorise l’armée chinoise à intervenir à Hongkong, demande à ce que la situation du territoire autonome pèse dans les discussions prévues par Pékin et Washington en octobre. Les deux premières puissances mondiales se livrent une guerre commerciale depuis un an et doivent se réunir afin d’apaiser les tensions. Pour Wong, les États-Unis sont la «seule superpuissance» qui peut «contenir le Parti Communiste de Chine» ainsi que son «projet impérialiste». «C’est pour ça que nous avons besoin du soutien du gouvernement américain».
Ces dernières semaines, les Hongkongais ont appelé les États-Unis à l’aide. Dimanche, des manifestants ont été vus aux abords du consulat américain, des bannières étoilées à la main. Les sénateurs américains étudient également une loi interdisant de vendre à la police hongkongaise des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène destinés à réprimer les manifestants. Un journal américain a révélé qu’ils sont produits dans une usine de Philadelphie. Le sénateur républicain Marco Rubio, à l’origine de la réintroduction de la loi en juin dernier, a salué mardi la mobilisation hongkongaise comme l’un des «plus grands mouvements (…) que nous ayons vu de mémoire récente».