À 22 ans, Joshua Wong est la bête noire du gouvernement prochinois d’Hongkong. Arrêté ce vendredi 30 août, il s’illustre depuis ses 14 ans dans son opposition au pouvoir et son engagement pour la démocratie.
Il n’a que 22 ans mais il est le visage de l’opposition hongkongaise depuis maintenant sept ans le jeune opposant a déjà été arrêté quatre fois . pour avoir incité à la participation aux manifestations interdites par le pouvoir. Derrière les sages lunettes du jeune homme se cache une détermination qui tranche avec son visage juvénile.
Une loi d’extradition des prisonniers vers la Chine embrase Hongkong depuis avril dernier, alors même que le texte a été suspendu à la suite des manifestations. À la tête du mouvement de contestation, beaucoup de jeunes, dont certains ont fait leurs premières armes lors de la «revolution des parapluies» en 2014. Joshua Wong est parmi eux. Emprisonné à quatre reprises, il s’illustre par sa combativité et sa véhémence. À la mi-juin 2019, alors qu’il sort de cinq semaines de détention, Joshua Wong s’en prend au gouvernement. Ses premiers mots galvanisent l’opposition. Debout au dessus d’une marée de journalistes, deux micros en main, il exige le départ de carrie Lam ,la greffe du gouvernement de hongkong. Il vient alors grossir les rangs des manifestants, fort d‘une aura acquise durant la «Révolution des parapluies», sans pour autant en prendre la tête, le mouvement ne revendicant aucun leader.
Joshua Wong bouscule l’exécutif dès ses premiers pas politiques. Élève moyen diagnostiqué dyslexique, issu d’une famille protestante de la classe moyenne, c’est sur les podiums de ses diatribes anti-Pékin qu’il s’épanouit. À seulement 14 ans, en 2011, il fonde le parti Scholarism, et entre en croisade contre une réforme scolaire, un «lavage de cerveau», selon ses mots. Le gouvernement de la ville entend imposer un nouveau programme scolaire d’éducation «nationale», favorable à Pékin. En 2012, le jeune Joshua mobilise plus de 12.000 élèves, accompagnés de leurs parents et de leurs professeurs. La mobilisation est telle que le chef de l’exécutif hongkongais, Leung Chun-ying (2012-2017) fait marche arrière devant la détermination de ce collégien.
Deux ans plus tard, en 2014, Joshua Wong s’illustre dans l’opposition à la réforme électorale voulue par Pékin. C’est la «révolution des parapluies» dont il est une figure emblématique. Arrêté pour une première fois, il est déjà identifié comme une des têtes du mouvement prodémocratie. Le visage du jeune militant fait alors le tour du monde, il entre sur la liste du Times des adolescents les plus influents du monde en 2014. Le magazine américain songe également à lui pour le titre de «personne de l’année 2014», quand le magazine Fortune en fait l’un des «plus grands leaders mondiaux» de l’année 2015, et qu’en 2017, il est proposé au prix Nobel de la paix.