La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a jusqu’à minuit ce lundi 16 septembre pour dire si elle fait appel ou non de l’acquittement prononcé en faveur de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé le 15 janvier dernier. L’ex-président ivoirien, qui est toujours à Bruxelles placé sous contrôle judiciaire, n’a jusqu’à présent pas eu l’autorisation de la CPI de quitter la capitale belge.
Si la procureure fait appel, les textes de la cour ne prévoient aucun délai pour la décision finale mais la procédure prendra plusieurs mois. La procureure doit remettre son mémoire en décembre. Mémoire auquel les avocats devront ensuite répondre avant que les juges ne décident.
L’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé avait été prononcé après l’audition des témoins du procureur, alors que les accusés devaient présenter leurs propres preuves à décharge. Mais deux des trois juges avaient estimé que la poursuite du procès était inutile, dénonçant « l’extrême faiblesse » des preuves du procureur et critiquant une « démonstration biaisée » sur cette période de l’histoire ivoirienne. Minoritaire, la troisième juge estimait que le procès se poursuivre et c’est peut-être sur ces bases-là que la procureure pourrait décider de faire appel.
Appel ou non appel: le jeu politique ivoirien suspendu à la décision
Après leur meeting reussi le 14 septembre aux côtés du PDCI, les inconditionnels de Laurent Gbagbo n’espèrent plus qu’une seule chose : le retour au pays de leur président et de l’ex-leader des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé. Mais les militants FPI ne se font pas de fausse joie et attendent patiemment la décision la magistrate.
Un retour de Gbagbo redistribuerait fortement les cartes du jeu politique ivoirien. Et permettrait aussi de faire face aux divisions internes au FPI. La frange du parti dirigée par Pascal Affi N’Guessan, actuellement en conflit avec l’ex-chef d’Etat, souhaite également sa libération définitive. Mais le porte-parole du FPI Issiaka Sangaré précise que le parti n’est pas la propriété privée d’un seul homme, fut-il son fondateur. « Tout dépendra de la démarche adoptée par Laurent Gbagbo », dit-il, avant d’ajouter que seul un congrès peut déterminer le leadership du parti.