L’Afrique de plus en plus touchée par le nouveau coronavirus. Certes dans une moindre mesure que dans les pays outre-Atlantique, mais le continent fait davantage l’expérience du COVID-19 alors que six pays sont désormais contaminés. Dans cet article qui sera régulièrement mis à jour, nous vous ferons un point de la situation sur l‘évolution de la maladie en Afrique, et comment les Etats s’organisent pour y faire face.
Le Sénégal de nouveau touché
Le Sénégal a confirmé mardi un deuxième cas de coronavirus, sur un Français de 80 ans arrivé samedi dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’un résident français âgé de 80 ans, vivant à Sarcelles, dans la banlieue parisienne, arrivé au Sénégal le 29 février 2020”, a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé.
L‘état du patient, suivi au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar, est “stable” et “toutes les dispositions ont été prises pour identifier les personnes contacts et assurer leur prise en charge”, selon le ministère.
Des événements reportés
Au Sénégal, le ministre de l’Intérieur a décidé mardi “de reporter jusqu‘à nouvel ordre” un évènement culturel de trois jours, prévu à partir du 6 mars dans la commune de Linguère (nord), dont il est le maire.
Le report est destiné à “faire face à la propagation du coronavirus récemment enregistré au Sénégal”, a annoncé le ministre sur Twitter. L‘évènement devait inclure un concert du très populaire Wally Seck, un gala de lutte, sport très prisé au Sénégal, et une journée de nettoiement populaire.
C’est le premier report officiel d’un événement depuis l’annonce du coronavirus sur le continent.
Ailleurs, au Nigeria, le Parlement a approuvé mardi à l’unanimité un congé de deux semaines pour tous ses élus, pour garantir leur “sécurité” face au coronavirus dont un cas a été déclaré la semaine dernière à Lagos.
Le Maroc, dernier pays touché
Le royaume chérifien a annoncé dans la soirée de lundi son premier cas de coronavirus virus. Il s’agit d’un ressortissant marocain revenu il y a peu d’Italie. Après des analyses à l’Institut Pasteur-Maroc, l’homme a été confirmé comme porteur du virus. Quoique, son état de santé « est stable et ne suscite pas d’inquiétudes », a rassuré le chef du gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani, qui donnait une conférence de presse dans la soirée de ce lundi en compagnie du ministre de la Santé Khalid Ait Taleb.
La Tunisie dans la boucle
Toujours ce lundi, la Tunisie a elle-aussi annoncé son premier cas du nouveau coronavirus. Il s’agit du premier cas confirmé dans le pays. “La Tunisie a enregistré un premier cas”, a indiqué le ministre de la Santé tunisien, Abdellatif Mekki, précisant qu’il s’agit d’un Tunisien, “un quadragénaire arrivé par la mer d’Italie”, troisième pays le plus touché par la contamination du virus, après la Chine et la Corée du Sud.
“Nous allons prendre les mesures sanitaires et humaines concernant la famille du malade et les personnes à bord du bateau”, a assuré M. Mekki, entré en fonctions vendredi. Quelque 254 personnes se trouvaient à bord du bateau arrivé en Tunisie le 27 février, a précisé le ministre à une radio locale. Les autorités avaient, selon lui, demandé aux passagers de l’embarcation de s’isoler par eux-mêmes et d’alerter les secours en cas de symptômes, ce que le malade a fait, permettant de détecter ce premier cas.
L’Afrique du Nord la plus touchée
Avec le Maroc et la Tunisie, l’Afrique du Nord devient la région africaine la plus touchée par le virus. Les premiers cas sur le continent avaient pour rappel été détectés en Egypte, puis en Algérie. Dans la matinée de ce lundi, l’Egypte avait du reste annoncé un deuxième cas de coronavirus. Des annonces qui viennent mettre à mal l‘économie de ces pays alors que la saison touristique s’y ouvre, notamment en Tunisie ou encore en Egypte.
L’Afrique subsaharienne au ralenti, non sans risque
Après le Nigeria, le Sénégal est devenu ce lundi le second pays d’Afrique subsaharienne à faire l’expérience du COVID-19. Dakar a enregistré un premier cas confirmé tandis que Lagos y faisait face dès le vendredi. Mégapole de plus de 20 millions d’habitants, Lagos inquiète avec l’arrivée du nouveau coronavirus dans ses murs. Le Nigeria est considéré comme très vulnérable à la propagation virale en raison de son système de santé faible et de sa forte densité de population.
La communication comme principale arme de lutte
Avec l’ampleur de l‘épidémie qui touche désormais pas moins de 70 pays à travers le monde, les Etats africains ont pris des mesures pour contenir au mieux la maladie. Déjà, dans les aéroports internationaux de plusieurs pays, des contrôles stricts sont assurés en vue de détecter des cas suspects. Des centres d’analyse et de traitement – une trentaine au moins – ont éclos au fur et à mesure que prospérait la maladie. Enfin, des campagnes de communication ont été initiées en vue d’informer les populations sur les moyens les plus sûrs d‘éviter la contamination. Sur les réseaux sociaux, sur les sites des ministères de la Santé, des numéros verts de même que des messages éducatifs à la maladie sont diffusés.