Le procès de la honte de Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), s’est ouvert ce vendredi 6 septembre. Principal opposant de l’inamovible président Paul Biya, arrivé second à la dernière présidentielle, l’ancien ministre délégué de la Justice avait été arrêté lors des marches de contestations du régime organisées fin janvier.
Lors de l’audience de ce jour au tribunal miliataire nous avons assisté a des interpellations des militants du parti politique et par ailleurs la foule a été interdit d’accès au tribunal militaire. Notons que lors du debut du procès le conseiller de maurice kamto ,le nommé penda ekoka a eu un malaise qui l’aurait conduit à l’infirmerie du tribunal .
Le tribunal militaire ne connaît pas de répit. Après le procès du leader sécessionniste ayuk tabe, condamné à la prison à vie, le 20 août dernier, c’est au tour de Maurice Kamto de faire face à cette même juridiction militaire avec 91 coaccusés. Parmi eux : Christian Penda Ekoka, ex-conseiller économique du président Paul Biya, Michelle Ndoki, avocate et cadre du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Ou encore, le célèbre rappeur Valséro, connu pour ses textes critiques à l’égard du régime.
Quasiment tous détenus à la prison principale de Yaoundé, ils comparaissent pour « insurrection », « rébellion », « hostilité envers la patrie », « attroupement à caractère politique », « détérioration et destruction de biens publics » et « outrage au chef de l’État ». Des motifs d’inculpation pour lesquels ils encourent de très lourdes peines.
Un procès « politique »
Il y a cinq mois, les avocats avaient contesté la compétence du tribunal militaire pour juger des civils, mais la cour d’appel a finalement tranché la semaine dernière, estimant la requête irrecevable. Les avocats – une cinquantaine se sont constitués – ont donc saisi la Cour de cassation.
En attendant, les inculpés s’estiment victimes d’un procès « politique ». Ils accusent les autorités de vouloir « décapiter » le MRC et toute forme d’opposition au Cameroun, quand Yaoundé jure qu’il s’agit d’une affaire de droit commun.
Le pouvoir explique que le MRC a choisi la provocation, la déstabilisation des institutions, l’insurrection et le chaos comme modes de combat politique, et que force restera à la loi.
Pour les avocats de la défense, ce procès n’est qu’« un simulacre ». « Les règles de procédures, les droits les plus essentiels des accusés sont bafoués », affirmait jeudi Me Emmanuel Simh qui promet que ce procès sera plutôt celui « du régime de M. Biya et de ses amis ».