À 18 mois des prochaines élections au Cameroun, les autorités intensifient leurs efforts pour assainir l’environnement numérique, en particulier les réseaux sociaux, où la propagation de fausses informations et de discours de haine peut avoir des conséquences déstabilisantes. Dans ce contexte, le programme « Defy Hate Now » a organisé un séminaire du 27 au 28 mars 2024 à Yaoundé, réunissant divers acteurs pour discuter des défis et des perspectives de régulation des médias et de lutte contre la désinformation.
Des représentants du ministère de la Communication et du Conseil national de la Communication (CNC) ont participé activement à cet événement, mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les médias camerounais dans un pays où la liberté d’expression est un principe fondamental, mais où les discours de haine et la désinformation posent également de sérieux problèmes.
Denis Omgba Bomba, Chef de l’Observatoire des Médias et de l’Opinion Publique au ministère de la Communication, a souligné la complexité de la lutte contre la désinformation dans un contexte où le gouvernement encourage la liberté d’expression. Il a également évoqué la nécessité de réformer la loi de 1990 sur les médias afin de mieux réguler le secteur et de distinguer les vrais journalistes des autres acteurs.
Alain Mbezele, directeur de la Communication du CNC, a quant à lui annoncé une possible réforme de l’institution pour mieux réguler l’espace médiatique, notamment en assimilant les internautes influents à des médias soumis à la même réglementation. Il a également appelé à une participation active de tous dans la lutte contre la désinformation, soulignant l’importance du fact-checking pour garantir la véracité des informations en ligne.
Le séminaire a également mis en avant l’importance de l’autorégulation et de la collaboration entre les différents acteurs, y compris les médias, la société civile, les chercheurs et les universitaires, pour contrer efficacement les Fake News et les discours de haine sur les réseaux sociaux.
Alors que le Cameroun se prépare pour une période électorale cruciale, il devient essentiel de garantir un environnement médiatique sain et transparent, où la vérité prévaut sur la désinformation, et où la diversité des opinions est respectée tout en préservant la cohésion sociale.