L’entreprise béninoise Green Keeper Africa utilise la jacinthe d’eau, une plante envahissante, pour fabriquer un filtre en fibres qui nettoie les liquides pollués issus des produits industriels. Une activité qui permet à l’entreprise de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 90 000 dollars.
Au Bénin, Green Keeper Africa utilise la jacinthe d’eau pour fabriquer une fibre qui permet de retenir les liquides polluants, huiles lourdes et produits chimiques déversés dans la mer et autres milieux. La jacinthe d’eau est une herbe envahissante qui forme un épais tapis sur les cours d’eau, obstruant lacs et rivières. Elle constitue également un nid pour les moustiques.
Fondée en 2014 par David Gnonlonfoun et Fohla Mouftaou, Green Keeper Africa récolte la jacinthe, sèche la plante et la décompose en une fibre commercialisée sous le nom de GKSORB. La fibre est utilisée pour former des coussins et tapis de nettoyage d’une capacité d’absorption pouvant aller jusqu’à 220 litres.
L’entreprise s’approvisionne en jacinthes d’eau dans le lac Nokoué au sud-est du Bénin, où la plante envahissante nuit à la pêche, principale activité de la communauté. En effet, les couches formées par les mauvaises herbes rendent difficile l’accès aux zones de pêche, et empêchent l’eau de s’écouler correctement vers les canaux d’irrigation.
En plus de donner une valeur économique aux mauvaises herbes, Green Keeper Africa aide à réduire la pollution causée par les huiles lourdes. L’entreprise emploie des habitants de cette communauté pour collecter les mauvaises herbes, créant ainsi des emplois pour les populations locales.
Green Keeper Africa transforme 3 900 tonnes de jacinthe d’eau par an, et emploie un réseau de plus de 1 000 personnes issues des villages locaux pour désherber les surfaces d’eau. L’entreprise lancée avec un capital initial de 3 millions FCFA, réalise un chiffre d’affaires annuel de 90 000 dollars, soit plus de 49 millions FCFA.
Aïsha Moyouzame