Le présent siècle ouvre à des types de métiers qu’on n’aurait jamais pu imaginer quelques décennies plus tôt. Avec en effet la création de super plateformes de rencontres et de publications diverses appelées « réseaux sociaux », la vie des hommes (utilisateurs) de par le monde entier en est impactée. C’est ce qui tient lieu d’influence. Adapter ses habitudes alimentaires, vestimentaires ; adopter des opinions et points de vue face à un sujet d’actualité ou un fléau social, du fait qu’une tierce personne à part entière égale à vous le prône, c’est ce qui s’appelle se laisser influencer. Malheureusement la réalité peut souvent être trompeuse par rapport aux apparences. Oui, la réalité peut faire tomber les masques et dévoiler d’autres facettes de ce qui se cache derrière les projecteurs et les caméras. Alors, qu’en est-il au Cameroun ?
Nous allons dans cet article nous appesantir sur les sujets qui intéressent particulièrement la population camerounaise, et essayer d’en ressortir les motifs pour saisir l’impact qu’ils ont sur ceux qui s’en alimentent quotidiennement.
Il est souvent trop facile de propagander une illusion de célébrité, vie de « star » comme on le dit afin de s’attirer un maximum de fanatiques (fans) et accroître sa notoriété parfois sans sobriété ni dignité. De plus en plus, des personnes parfois sorties de nulle part se font remarquer sur les toiles sociales en faisant le « buzz ». Seulement, que diffusent-elles ? quels sont leurs réels objectifs derrière l’écran ? que nous cachent-elles ou encore que choisissent-elles de nous montrer ? Tout le monde n’est certes pas à mettre dans le même panier mais certains cas de figure sortant du lot, il urge d’en parler et s’informer.
C’est avec regret que nous constatons que la plupart des «influenceurs(euses) » camerounais ne contribuent pas à la bonne éducation morale de leur jeunesse, la jeunesse étant la partie de la population en première ligne sur les RS. Nous sommes tous conscients qu’avec l’arrivée de la modernité et de la scolarisation, le temps passé en famille entre parents et enfants a été réduit de trois voire de quatre, or ce sont les parents qui assurent à 80% l’éducation des enfants jusqu’à l’âge dit de la majorité, en leur prodiguant conseils et expériences personnelles de la vie, ceci pour leur éviter certains pièges. Cependant, avec la nouvelle tournure des choses, les parents sont absorbés par le travail, les enfants par l’école, les grands-parents qu’on peut considérer comme des relais aux parents, sont laissés à part en campagne, visités quelques fois en vacances ou lors de cérémonies traditionnelles, ce qui entraîne un fossé invisible mais tangible et réel dans l’échange, la connaissance interpersonnelle, le dialogue familial et même la confiance et l’entraide. On a plus d’amis à l’école, dans la rue, sur les réseaux avec des contacts souvent virtuels dont on ignore la vraie apparence physique et plus encore les penchants psychologiques et sociaux, bref dont on ignore toute la vie en fait ! Les enfants les jeunes d’aujourd’hui et parents de demain, se retrouvent à faire leur éducation par de tierces personnes (influenceurs) en qui ils mettent une certaine confiance sur la base de leurs propos ou de ce qui est dit à leur endroit. Et combien grande est généralement la déception des parents lorsqu’ils constatent avec chagrin ce détournement de mœurs de leurs rejetons bien-aimés pour qui ils se battent à assurer un avenir sain et radieux. On comprend mieux Jean-Jacques Rousseau lorsqu’il eût dit : « L’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt. »
Un autre aspect de cette déplorable situation est le type de sujets abordés et le langage avec lequel ils le sont. Suite à l’observation qui a été faite, nos jeunes camerounais sont plus attirés par les faits divers du quotidien qui ne sont pas mauvais à savoir mais plutôt le degré d’attention qu’ils y portent et la ‘massmédiatisation’ qu’ils en font. Il est plus pour ces derniers facile de parler de déboires de stars, d’affronts sportifs, de tendances vestimentaires et musicales et même de lapsi commis par des responsables politiques, plutôt que d’ouvrages édifiants, de projets porteurs de développement, d’évènements culturels et bien d’autres qui pourraient ouvrir l’esprit de jeunes parfois encore immatures. Serait-ce à dire que les RS sont arrivés trop tôt dans notre pays ? ou est-ce plutôt la faute à l’utilisation qu’on en fait sans maîtrise ?