Autrefois utilisée sur les chantiers, la brouette est devenue un moyen de transport de marchandises incontournable dans les marchés de nombreuses villes africaines. Au Nigéria, Chukwuma Ezeh s’est lancé dans la fabrication et la location de ces outils de logistique.
Dans les marchés de la ville d’Onitsha au sud du Nigéria, l’entrepreneur Chukwuma Ezeh a établi une petite activité de transport de marchandises. Son entreprise, Gemdeconq Integrated Services, s’est spécialisée dans la fabrication et la location de brouettes, des petits contenants à deux roues très utilisés dans les marchés des grandes villes d’Afrique subsaharienne.
Chukwuma Ezeh s’est lancé dans l’entrepreneuriat grâce aux conseils d’un proche avec qui il s’est lié d’amitié lors de son passage au Igbo Apprentice system, un établissement dans lequel des propriétaires d’entreprises forment des jeunes à diverses activités.
« Nous avons échangé sur les opportunités qui abondent dans ce pays, mais celle qui était la plus proche de ma réalité était de lancer une petite entreprise de location de brouettes autour des marchés d’Onitsha », a-t-il détaillé sur son compte Twitter.
Le métier de pousseur de brouette ou de charrette à deux roues permet à de nombreux jeunes de gagner un peu d’argent. Cette activité est généralement pratiquée par des ressortissants étrangers, des enfants non scolarisés, d’anciens prisonniers et des étudiants au chômage. La location de ces moyens de logistique est récurrente en raison de l’afflux de marchandises et de bagages, les véhicules ne pouvant circuler dans les ruelles des marchés.
Leur succès est dû à leur aptitude à circuler dans ces marchés pour la plupart débordés et insalubres, mais aussi à leur coût accessible. Si le métier semble peu attrayant, il permet de combler un vide dans les systèmes de transport au sein des marchés locaux. Il a pour avantages de ne nécessiter aucune formation ou compétence particulière, et d’aider à se faire un petit revenu au quotidien. Grâce à cela, Chukwuma Ezeh réussit à soutenir financièrement une vingtaine de familles. Son service est facturé à 0,53 dollar par jour pour les pousseurs.
Les propriétaires de brouettes comme Chukwuma Ezeh sont très souvent confrontés à des cas de vol, à cause de travailleurs mal intentionnés. Un problème auquel ils doivent trouver une solution pour éviter la faillite. Alors qu’il s’est lancé avec 6 brouettes, Chukwuma est aujourd’hui propriétaire d’une petite entreprise florissante.
L’activité étant rentable, il ambitionne d’investir ses revenus dans la création d’autres entreprises.
Aïsha Moyouzame