Grâce à l’intelligence artificielle, le Dr Florent Diby vulgarise la télécardiologie permettant de prévenir et de diagnostiquer les maladies cardiaques. Déjà adoptée par plusieurs hôpitaux, la solution se heurte cependant à certains obstacles.
Située dans la ville de Bouaké, Wake Up Africa, un réseau de télémédecine cardiologique, entend lutter contre les maladies cardiaques grâce aux nouvelles technologies. La structure propose un service de télécardiologie qui permet aux spécialistes d’interpréter les électrocardiogrammes à distance via une plateforme digitale sécurisée.
A l’origine de cette initiative, le Dr Florent Diby (photo). Ce cardiologue formé en Suisse et en France a décidé de mettre son expertise au profit de l’amélioration du système de santé en Côte d’Ivoire. C’est après avoir constaté que les services de cardiologie étaient absents dans les petites villes et les zones éloignées qu’il a lancé l’ONG Wake Up Africa en 2014.
Dans le pays, les populations les plus pauvres n’ont pas les moyens de se soigner ou de parcourir des kilomètres pour avoir accès aux médecins spécialisés. En 2019, la Côte d’Ivoire comptait 1 médecin pour 7 354 habitants, soit à peine un peu plus que le ratio minimum préconisé par l’OMS. Avec l’arrivée de la télécardiologie, les centres de santé du pays disposent désormais de matériel permettant une prise en charge efficace des patients souffrant de maladies cardiaques.
Wake Up Africa compte actuellement 22 centres de santé connectés au CHU de Bouaké où le système télécardiologie est déployé. « La télémédecine permet d’apporter l’expertise là où vivent les gens, c’est une forme de justice sociale », estime le Dr Florent Diby.
Les difficultés d’accès à Internet entravent toutefois le développement de ce système. Les coupures de courant et le débit de connexion faible ne permettent pas toujours de faire des téléconsultations en direct, et encore moins des visioconférences. Pour y remédier, le Dr Diby travaille sur un système de détection automatique et d’alerte pour les résultats d’électrocardiogramme les plus problématiques.
Le manque de financement et de compétences constitue aussi un obstacle majeur à l’expansion de cette technologie Une situation qui est loin de décourager le cardiologue, puisqu’il supervise depuis quelques mois les travaux de construction d’un Institut de cardiologie au CHU de Bouaké, avec pour ambition de développer la télémédecine dans d’autres branches sanitaires.
Aïsha Moyouzame