L’Afrique connaît un déficit de radiopharmaciens. Ces professionnels de la médecine nucléaire peuvent permettre au continent de maîtriser la gestion des médicaments radioactifs et des diagnostics des maladies non transmissibles.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonce un projet de création d’un programme harmonisé de master en radiopharmacie destiné à l’Afrique, a fait savoir l’Agence dans un communiqué publié le vendredi 22 septembre. D’après la même source, l’AIEA a supervisé la création d’un consortium composé de neuf universités d’Algérie, d’Egypte, d’Ethiopie, du Ghana, du Kenya et d’Afrique du Sud chargé d’élaborer les cours du programme.
« L’idée est venue d’établir un réseau d’universités africaines intéressées par le programme d’études harmonisé en radiopharmacie. Cela permettra d’augmenter le nombre de radiopharmaciens qualifiés et formés et de garantir la sécurité de l’administration des produits radiopharmaceutiques en médecine nucléaire en Afrique », a déclaré Shaukat Abdulrazak, directeur de la division pour l’Afrique au sein du département de la coopération technique de l’AIEA.
Le nouveau programme de master en radiopharmacie s’appuiera sur une première expérience en Afrique francophone. En effet, en 2019, l’AIEA a soutenu le lancement d’un premier programme du genre pour les étudiants francophones à Rabat, au Maroc. Ce programme a été accueilli par la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Mohamed V et a déjà permis de former des radiopharmaciens de pays francophones, dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, Maurice, le Niger, le Sénégal et la Tunisie.
Cette fois encore, l’AIEA fournira aux étudiants les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour travailler dans ce domaine qui connaît un déficit de professionnel sur le continent. Les radiopharmaciens formés pourront contribuer à garantir des services de radiopharmacie sûrs et disponibles et à améliorer la santé publique dans leur pays d’origine. La disponibilité de ce corps renforcé de spécialistes médicaux permettra également de répondre aux besoins en matière de diagnostic des maladies non transmissibles, d’après les assurances de l’Agence.
Dans le cadre de ce projet, l’AIEA et les institutions universitaires prévoient de lancer un programme de mentorat pour les jeunes femmes dans le cadre de la maîtrise en radiopharmacie. L’initiative de mentorat vise à établir des liens durables entre les radiopharmaciennes dans le but de soutenir les femmes dans le nucléaire à travers l’Afrique.
Vanessa Ngono Atangana