Un jeune manifestant a été tué lundi à Conakry lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, ont indiqué sa famille et une source médicale, au premier jour d’une mobilisation à haut risque contre le projet prêté au président guinéen Alpha Condé de briguer un troisième mandat fin 2020.
La contestation, plusieurs fois durement réprimée, avait déjà causé depuis mi-octobre la mort d’au moins vingt civils et un gendarme. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène la protestation, a appelé à partir de lundi à une mobilisation “massive” et “illimitée”.
Un élève de classe terminale âgé de 21 ans, Elhadj Mamadou Sow, a “été tué par une balle tirée par un agent des forces de l’ordre qui pourchassaient les jeunes” dans le quartier de Coza, dans la banlieue de Conakry, a indiqué son oncle à l’AFP.
“Il y avait des heurts, des jets de pierres et du gaz lacrymogène. A un moment, on a entendu une rafale, pan pan, pan, nous avons entendu des cris et tous les jeunes se sont rassemblés autour de mon neveu, qui était par terre, blessé à la poitrine”, a-t-il ajouté.
Son décès, dû à “une balle qui lui a traversé la poitrine”, a été confirmé par un médecin de la clinique où le jeune homme avait été évacué.
“Nous venons d‘être informés, nous allons vérifier”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police nationale, le commissaire Amadou Camara.
Un correspondant de l’AFP a décrit la capitale Conakry comme quasiment à l’arrêt, avec très peu de véhicules dans les rues et de nombreuses écoles, magasins et stations essence fermées.
“L’appel à la résistance lancé par le FNDC est largement suivi dans plusieurs villes de la Guinée. Cela s’est matérialisé par une paralysie totale des principaux axes routiers, la fermeture des boutiques et commerces, la cessation totale ou partielle des activités ou leur ralentissement selon les lieux”, a indiqué le FNDC dans un communiqué.