Ce jeune autodidacte ambitionne de concevoir son propre moteur d’ici 2 ans. Pour cela, il se documente davantage et rassemble déjà les outils nécessaires pour relever ce qui s’apparente à un véritable défi.
Dans son atelier situé à Adidogomé, dans la banlieue ouest de Lomé, Wali Kotosso essaie de fabriquer une nouvelle pièce pour un tracteur qui lui a été confié par une cliente pour réparation. Les pièces de l’engin étant difficiles à trouver sur le marché, il essaie de développer une adaptation pour faire marcher de nouveau, le tracteur. Différentes machines sont exposées ici dont des voitures portant ses initiales, KW.
Wali Kotosso exerce ce métier depuis son jeune âge avec son père. Dès le début, le mécanicien a toujours nourri l’envie de fabriquer lui-même des véhicules. Curieux, il analyse minutieusement chaque pièce pour voir son fonctionnement, afin de la reproduire avec les outils dont il dispose. Son goût pour la fabrication va le conduire à mettre en place son premier véhicule en 2001. Il a également une passion pour les voitures américaines à trois roues et va plus tard en fabriquer une pour lui-même.
L’engin fabriqué avec des matériaux de récupération le pousse à développer davantage son talent et à s’intéresser aux tracteurs. Pour ses créations, il utilise à la fois des moteurs de motos et de voitures. En cas de difficultés pour trouver des pièces sur le marché, il n’hésite pas à les concevoir lui-même. Ainsi, il a déjà fabriqué des boîtes à reverse pour des voitures qu’il a montées avec des moteurs de moto. « Comme nous n’avons pas d’usines, les pièces qu’on peut fabriquer ici, on les produit et les autres, on les récupère ailleurs avant de tout associer. Ce sont seulement les moteurs et les pneus que nous ne faisons pas encore », précise-t-il.
« J’ai remarqué que ce n’était pas compliqué de fabriquer les machines. Pour moi, il suffit de bien rassembler les pièces. J’arrange facilement les engins, ce qui m’a amené à fabriquer moi-même les véhicules. Tout est maintenant facile pour moi, peu importe la machine. Quand les gens viennent les voir, ils trouvent que c’est difficile, mais pour moi c’est un don ».
L’entrepreneur a déjà produit 3 voitures, un motoculteur et une moto. Dans son entreprise, il développe aussi plusieurs autres machines. Cette activité ne l’empêche pas de réparer de temps en temps, certaines voitures. « Si votre véhicule a une panne qu’on cherche en vain, si vous l’amenez ici, on va la trouver. Il suffit d’analyser comment l’engin est fabriqué pour détecter la panne et nous pouvons le réparer », souligne le mécanicien. Mais sa priorité reste la fabrication des voitures. « C’est ce qui me passionne le plus », indique-t-il.
Wali Kotosso se réjouit de son parcours et veut s’améliorer davantage. « Tout ce que j’ai fabriqué fonctionne très bien. Mon activité a évolué au fil des années et j’en suis vraiment fier », soutient-il. Mais il ne compte pas s’arrêter là, car pour lui, rien n’est encore fait. Son idée est de créer davantage pour marquer sa génération.
La principale difficulté que rencontre Wali Kotosso est d’ordre financier. Faute de moyens, il est limité dans son activité. « Au Togo, comme nous n’avons pas encore d’usines de fabrication de pièces, nous sommes limités dans notre travail. Si nous avions les moyens, nous allions fabriquer plusieurs autres choses. Nous manquons aussi de machines pour fabriquer les pièces », affirme-t-il. L’entrepreneur sollicite un appui financier pour peaufiner davantage ses créations avant de les commercialiser. Son ambition est de développer son atelier pour arriver à fabriquer des voitures de luxe.
Avec ses 4 apprentis, il veut mettre ses compétences à la disposition des jeunes togolais. « Je ne veux pas être le seul bénéficiaire de mon don, je veux vraiment le partager avec les jeunes pour contribuer au développement de notre pays ». Son souhait est de collaborer avec d’autres jeunes du secteur pour mutualiser les efforts, afin de créer ensemble des machines de dernière génération.
TogoFirst