C’est à partir de pâte de cacahuètes dégraissées que Laure Tchachuang parvient à préparer des chips reconstituées qu’elle commercialise sous la marque Biakis. Présente sur le marché camerounais depuis 2018, elle cible désormais le marché international.
Située à Yaoundé, l’entreprise KL Industry a lancé la marque Biakis, qui propose des chips reconstituées à base de cacahuètes. La structure agroalimentaire travaille avec des femmes qui dégraissent l’arachide et la transforment en pâte. La matière ainsi obtenue est transformée en chips dans les locaux de l’entreprise. Les croustilles conditionnées dans des emballages individuels se déclinent en trois saveurs, sucré, salé, et épicé.
Laure Tchachuang, 27 ans, a confié sur la CRTV qu’elle a eu l’idée de chips de cacahuètes dégraissées après avoir constaté que beaucoup de femmes évitent de consommer les cacahuètes à cause de leur teneur en graisse.
« Je me suis dit, comment offrir un produit à grignoter, allégé en matières grasses et original ? Donc j’ai fait plusieurs tests, j’ai essayé des boules, j’ai essayé plein de choses, et puis je suis arrivée aux chips », relate-t-elle.
L’arachide, dont le fruit est la cacahuète, est une légumineuse très cultivée au Cameroun. Très appréciée par les populations, elle est consommée sous toutes les formes, bouillie, grillée, et même incorporées dans des recettes culinaires traditionnelles comme le Ndolè, l’Okok, la sauce d’arachide. Dans le secteur industriel, l’arachide est utilisée pour la fabrication d’huile, de beurre de cacahuètes, et de nombreux autres produits dérivés. Si des commerçants du secteur informel proposaient depuis longtemps des galettes d’arachides connues sous le nom d’Abaakuru ou Baakuru, les chips à base de cacahuètes sont une innovation dans le secteur industriel local.
L’activité de Laure Tchachuang permet non seulement de créer des emplois pour les femmes, mais contribue aussi à petite échelle au développement de la filière arachide dans le pays. Depuis son lancement en 2018, Biakis a réussi à conquérir les grandes surfaces de la ville de Yaoundé. La marque promeut aussi ses produits via ses comptes sur les réseaux sociaux et une plateforme d’e-commerce. Prochaine étape pour la jeune entrepreneure, faire de Biakis un produit de référence à l’international.
Aïsha Moyouzame